La dépression de l’enfant et de l’adolescent
- Ingrid Fondelot
- 10 déc. 2018
- 3 min de lecture
On l’appelle le Mal du siècle, la dépression est probablement l’affection psychique la plus rependue depuis une vingtaine d’années, il faut savoir qu’une personne sur cinq est touchée par la dépression dans sa vie. De plus, les femmes sont deux fois plus touchées par cette pathologie que les hommes. Aujourd’hui, on compte une recrudescence de la demande de prise en charge psychothérapeutique de la dépression, mais qu’est-ce que la dépression ?

Dans un premier temps, il est primordial de distinguer la dépression qui est une affection « unipolaire » thymique (de l’humeur) des psychoses maniaco-dépressives qui sont des troubles « bipolaires » thymiques.
Dans le langage médical, la dépression est désignée comme étant un épisode dépressif majeur pour lequel on constate la présence de tristesse voire d’irritabilité chez l’adolescent et d’une anhédonie qui est une perte d’intérêt ou encore de plaisir.
La dépression est très courante durant la période adolescente car il s’agit du temps de tous les changements ; qu’ils soient physiques, relationnels, émotionnels, hormonaux. Toutefois, on la retrouve également durant la période de l’enfance, et ce, de plus en plus fréquemment.

Afin de poser un diagnostic dépressif, doit être reconnu ; pour une période d’au minimum quinze jours, la quasi permanence de la tristesse, associée à une dévalorisation de soi, une anhédonie, des troubles de l’appétit (perte ou augmentation), des troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie), un ralentissement psychomoteur le plus souvent mais possible agitation des fonctions cognitives, une asthénie, une perturbation de l’attention voire de la mémoire, des idées noires ou suicidaires (parfois même des tentatives de suicide). Le risque suicidaire n’est pas à minimiser, le suicide est tout de même la seconde cause de mortalité chez les jeunes de 15-24 ans en Europe, cependant, il faut entendre qu’avoir des idées suicidaires n’entraîne pas forcément une tentative ; c’est le retard de diagnostic et l’absence de prise en charge de la souffrance qui augmente le risque de cette dernière. De plus, ce délai de prise en charge augmente également le risque de récidive d’environ 80% associé à un raccourcissement des périodes de rémission entre les épisodes dépressifs.
Alors comment la dépression se manifeste chez l’enfant et l’adolescent ?
Le plus couramment, les symptômes apparaissent de façon assez soudaine. Ils s’associent généralement avec : des difficultés scolaires voire un désinvestissement scolaire, une grande irritabilité, de l’agressivité, de la violence verbale, des tentatives de fugue, un repli sur soi conséquent avec une négligence des activités qui procuraient auparavant du plaisir, de l’ indifférence, une forte tendance à l’auto-dévalorisation, à l’ennui, de la fatigue excessive, des cauchemars, des douleurs somatiques (maux de tête, maux de ventre…), l’automutilation ou encore des conduites à risque associées ou non à une consommation d’alcool ou de drogue.

Nonobstant, il peut il y avoir des facteurs favorisant la dépression ou les symptômes dépressifs comme le deuil. De ce fait, le diagnostic de dépression n’est possible que si les symptômes persistent plus de deux mois consécutifs. Mais, la dépression peut également être le symptôme d’une autre pathologie.
Le traitement de la dépression est une association pharmacologique et thérapeutique soit des antidépresseurs et psychothérapie. Il est indispensable, lors de la prescription médicamenteuse par un psychiatre idéalement, d’avoir une attitude psychoéducative à l’égard de l’enfant/l’adolescent et de son entourage (parent, représentant légal). Le choix de la thérapie par la suite, se fait avec la prise en compte du désir de l’enfant/l’adolescent afin de trouver le psy (psychologue, psychiatre, psychothérapeute) qui lui convienne (cf article quand, pourquoi, comment choisir son psy) puisque il est important que se crée une alliance thérapeutique avec le thérapeute afin que le traitement soit efficace, y est à entendre la question d’un suivi au long terme.

Alors chers parents, votre accompagnement et votre soutien bienveillants sont l’aide la plus précieuse que vous pouvez offrir à votre enfant à la suite du repérage de symptômes manifestes.
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